jeudi 12 avril 2012

Ecotrail Paris 2012 : 12. Navire en détresse


RunNotOnly et moi-même aurions pu vous refaire un remake d'Alerte a Malibu et nous aurions pu courir au ralenti habillé d'un maillot de bain rouge mais, vu l'heure tardive, et comme l'idée de me voir avec ce type de maillot de bain ne m'enchante guère, je préfère évoquer un sauvetage en haute mer sur une mer démontée (oui, une mer tumultueuse pour l'effet dramatique !). 
Les 2 hommes de quart inspectant la mer à la recherche du navire en détresse....
Mais revenons à la course...
Nous arrivons donc à hauteur d'un coureur prostré et RunNotOnly lui pose aussitôt des questions afin de connaître son état. Il nous explique alors que cela ne fait que 5mn (notion très relative...) qu'il s'est arrêté. RunNotOnly sent à juste titre qu'il ne va pas bien. Et nous voilà parti à l'accompagner...

Alors qu'un dictateur romain aurait pu se matérialiser, et nous demander de mettre fin aux souffrances du coureur en l'étouffant avec le tube de son camelbak ou de le noyer en lui déversant des dizaines de gels dans le nez, sa couverture de survie enfoncée au fond de la gorge. Alors que le dictateur commençait à se matérialiser, il s'en alla en haussant les épaules et en disant  à lui-même : "Pff, ils sont vraiment pas drôles...".

A ce moment, Zebullon occupé à gérer ses crampes décide de poursuivre sur son rythme en nous disant que nous le reprendrons par la suite. Sage décision !

L'équipage a désormais changé, tel un sauvetage en pleine mer, nous partons maintenant à 3. Nous alternons pas de course, marche et ...pauses techniques (version buccale, si vous voyez ce que je veux dire...). Il n'est pas au mieux et comme il est tout de même plus de 22h, qu'il fait donc nuit noire, que nous sommes en pleine forêt, il est hors de question de le laisser seul en si fâcheuse posture (le dictateur essaye à nouveau de se matérialiser en agitant son pouce pointant vers le sol. Mais en vain.).

Lors des périodes de marche, nous discutons un peu avec lui, puis nous le laissons un peu dans sa bulle. Nous courons quelque instants pour marcher par la suite.

En cuissard court, la nuit au milieu de la forêt, mes jambes commencent à me faire comprendre que la température dans laquelle elles évoluaient ne leur était pas des plus agréable (tout ça pour dire que je commençait à avoir froid aux jambes..). Mais elles devaient prendre leur mal en patience car nous étions en pleine intervention, en plein sauvetage.

Les minutes défilent, nous devons être au prochain ravitaillement avant 23h. 

A plusieurs reprises, il nous propose de le laisser là et qu'il continuerait tranquillement. (Ben voyons, nous avons nettement plus de chances de voir passer un écureuil albinos nous criant "Barrière horaire, barrière horaire" que lui de poursuivre la course seul !). Mais RunNotOnly est catégorique. Il n'en sera pas question !!

Et nous voilà reparti alternant nos "différentes allures", il arrive tout de même à avancer. Il puise en lui même. Nous le réconfortons (sauf durant les pauses "techniques" durant lesquelles nous restons bien en retrait), nous l'encourageons, nous discutons et il parvient à plusieurs reprises à relancer un peu à plusieurs reprises. 
Mais la machine est fatiguée. Et n'y pouvant alors plus, en s'asseyant au sol, il nous fera comprendre qu'il s'arrêtera là !!
Nous avons beau l'encourager à reprendre, nous devons nous rendre à l'évidence, il s'est assis (Nous sommes encore observateurs malgré l'heure tardive !!) et le fait de s'asseoir est vraiment le signe qu'il est allé au bout de lui même. 
Nous regardons notre montre, nous sommes environ à 2km du ravitaillement. Nous allons le laisser là, aller jusqu'au ravitaillement afin de prévenir les secours. Nous lui demandons son N° de dossard mais je l'aurais oublié dans les secondes suivant notre départ (Pour la prochaine fois, toujours avoir un papier et un crayon !).

Et nous voilà repartis, en courant. En mode sauvetage, nous allons chercher les secours ! Les gyrophares, pardon les frontales, percent l'obscurité qui nous entoure. Les muscles de mes jambes ont un peu de mal à reprendre un rythme de croisière. Et je me force à faire de petits pas afin de ne pas trop les solliciter.
Une fois, les muscles un peu chauds, nous avançons à un bon rythme (notion vraiment mais alors vraiment relative, car après plus de 10h de course, l'impression de vitesse est vraiment faussée ! Et de plus, le fait de courir de nuit, ne permet pas du tout d'avoir un repère fiable quand à l'impression de vitesse.).
Nous poursuivons toujours au même rythme. Nous sommes concentrés. Nous sommes en mission de sauvetage (Non pas la musique d'Alerte A Malibu !! Je ne veux pas courir au ralenti dans un maillot de bain rouge !!).
Peu de discussions durant ces instants, nous scrutons les balises réfléchissantes (il ne manquerait plus que l'on se perde !!).

Et, enfin, nous y sommes, nous arrivons au 3° et dernier ravitaillement 5mn avant la barrière horaire. Il est 22h55 !!

3 commentaires :

  1. Et bien quelle épreuve !
    Pour le numéro de dossard tu aurais pu l’enregistrer dans un sms...

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    1. Bonne suggestion, mais à ce moment, mon neurone fonctionnait un peu au ralenti.

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